Quand Paris était son amour juxtapose les vies de deux femmes à travers deux continents.
Dans le prologue, nous faisons la connaissance de Marlene. Nous sommes en 2000,
année charnière. Elle réfléchit rêveuse, sous la Tour Eiffel, et se souvient
qu'il fut un temps où Paris était son amour. Puis, nous revenons en 1985. Nous
sommes à San Francisco, où elle vit et travaille comme institutrice dans une
école maternelle. Elle est perdue et sans ami. Sur un coup de tête, elle décide
d'aller à Paris. Une fois sur place, elle s'éprend non seulement de la ville
mais aussi d'une femme qu'elle rencontre lors d'un concert à Versailles. Elle
est timide et ne parle pas un mot de français. Aussi, lorsque l'occasion se
présente de communiquer avec Thérèse, elle se sauve, piteuse, tandis que
Thérèse, elle-même déjà éprise de Marlene, se glisse dans un autre wagon du
train qui les emporte, souhaitant que le rêve se réalise cette nuit-là. Après
cette occasion manquée, chaque femme se fraye un chemin vers un autre destin.
Marlene adoptera une petite fille roumaine sortie des orphelinats de la brutale
dictature de Ceauşescu. Thérèse recherchera des violons et des instruments à
cordes volés à des juifs morts dans les chambres à gaz pendant la guerre. Alors
que Marlene et Thérèse suivent des chemins très divergents dans leurs vies,
quelque chose de sous-jacent, fibre de passion éternelle entre ces deux femmes,
sous-tend leurs vies. Parfois lors de moments d'intimité, l'une ou l'autre fait
resurgir le souvenir de l'autre, et ce faisant, elles créent, non seulement un
processus parallèle de vie, mais enflamment aussi de manière répétitive la
réalité de leur désir pour l'autre. Un thème omniprésent, celui de la survie,
ponctue chaque étape de cette oeuvre. Si, de prime abord, cette oeuvre de fiction
semble être telle une tapisserie, tissée de beauté, d'humour et d'un sens
magique de l'émerveillement, au-delà, récurrent, il y a les horreurs de la
guerre et ses ramifications. La musique résonne à chaque passage du livre et
pousse à la transcendance de la douleur de l'existence humaine vers un état
plus sublime, celui de la survie dans sa quintessence.